Résultat de la clinique médico-psychanalytique – Un cas de rectocolite hémorragique

 

Une dame de 32 ans vient me rendre visite depuis trois ans. Enseignante à l’étranger, elle est entrée en psychothérapie poussée par deux symptômes : d’une part des difficultés dans son rapport aux élèves qu’elle instruit, d’autre part une souffrance liée à sa relation à son conjoint. Elle entre en psychanalyse, à raison de trois séances par semaine, quelques jours après le début de sa psychothérapie.

 

Deux ans plus tard, souffrant de douleurs, elle consulte son médecin généraliste. Après examens, lui est diagnostiquée une rectocolite hémorragique (RCH). Cette maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) touche 1 personne sur 1000 en France, à prévalence égale chez l’homme et chez la femme[1]. Chez cette psychanalysante, la maladie s’est manifestée par des douleurs et des saignements. Un traitement médicamenteux a été prescrit et un suivi médical installé.

 

La collaboration entre médecin et psychanalyste, associée à l’accord de la psychanalysante – d’augmenter le nombre de séances hebdomadaires, de les assurer, de respecter la règle fondamentale – a produit du côté du médecin la mise en évidence de la disparition du symptôme, quelques mois après son apparition, ainsi que l’arrêt du traitement. La clinique du partenariat[2], telle qu’ici décrite, est l’avenir de la clinique médico-psychanalytique : ce n’est pas un traitement psychologique, mais un traitement psychanalytique. Le résultat n’a rien d’extraordinaire : c’est le quotidien du clinicien dans le champ de la psychanalyse. La disparition du symptôme, en médecine, satisfait le clinicien. Elle ne satisfait pas le psychanalyste qui a pour fonction d’entendre le symptôme qui est apparu, d’être attentif à sa disparition, tout en gardant à l’esprit que la visée reste pour chaque psychanalysant la traversée du complexe d’Œdipe et la sortie de psychanalyse. La cure se poursuit.